L’Assemblée générale du MEET a tourné en affrontements ce 23 janvier à l’Université de Lomé. Que s’est-il passé ? Dites-nous ce qui a été à l’origine des heurts ?
L'Assemblée Générale que nous avons organisée pour analyser les nouvelles dispositions et orientations adoptées par les autorités universitaires, était presque arrivée à terme lorsque la police universitaire commençait à afficher un comportement de vainqueur envers les camarades étudiants. Parce qu’elle nous avait interdits l'accès au balcon de l’amphi 600, ce que les camarades n'ont pas aimé et soudain les policiers ont commencé par matraquer les étudiants. Les courses poursuites s'en ont suivies avec l'arrivée de la police nationale et de la gendarmerie qui ont renforcé cette barbarie de la police universitaire. Ils roulaient à vive allure sur les étudiants pour les dissuader.
Quel bilan dressez-vous, en termes de blessés et dégâts?
Effectivement, il y a eu beaucoup de blessés graves. Le Chargé à la l'information du MEET AKODOMON Otéro suit actuellement des soins suite aux bastonnades. Un étudiant est touché à la tête par le jet de pierre de la police Universitaire. Une fille et un garçon qui prenaient leur déjeuner au marché Gayibor sont aussi tombés évanouis, suite aux bastonnades des policiers.
Une réaction par rapport aux agissements de la police universitaire et nationale ?
Ce qui est passé est un malentendu que nous n'arrivons toujours pas à comprendre et que nous déplorons fortement. Le MEET condamne l’usage de la force par la police universitaire sur les camarades étudiants et la met en garde pour les prochaines consultations. La police universitaire doit désormais revoir ses agissements. Nous condamnons également avec fermeté l’intervention de la gendarmerie et la police nationale qui sont venues en renfort hier, après le début de la barbarie de la police universitaire.
Selon le Président de l’Université de Lomé, Pr. Dzodji Kokoroko, le MEET a changé de ligne « consensuelle» avec délogement des étudiants et perturbations des cours. Ce qu’il qualifie « d’irresponsable ». Qu’en dites-vous ?
Le président de l'Université de Lomé est un grand homme à respecter et pour cela, je n’ai pas envie de dire que sa déclaration est inexacte.
Que réclame le MEET ?
Le MEET réclame l'augmentation des bourses et allocations des étudiants. Nous demandons la reprogrammation des matières comme le stipule le système LMD. Nous réclamons la réhabilitation des laboratoires dans les facultés des sciences et construction des laboratoires de langues dans les départements de langues. Nous demandons qu'on diminue les frais d'inscription du Master et du doctorat. Nous demandons également qu'on alloue une ligne budgétaire aux mouvements et associations pour leur fonctionnement.
Un appel à l’endroit des étudiants ?
Nous demandons aux étudiants de rester sur le qui-vive pour les mots d'ordre à venir au cas où les autorités ne prêtent pas oreilles à nos légitimes revendications.
Interview réalisée par Hélène DOUBIDJI