La scène développée dans la vidéo faire voir un garçon qui après avoir jeté en l’air son cache-nez, s’approche d’une fille et la tient par derrière en secouant ses fesses ; des filles qui dansent de façon érotique en exhibant leurs fesses et des élèves qui regardent des films pornographiques ensemble sur un smart phone dans la cour de l’école. Aussi, jouent-ils des jeux de cartes avec échanges de billets de banques. La présence des bavettes sur le visage de certains élèves ne laisse aucun doute que la scène a été réalisée à la reprise des cours après une pause due au coronavirus.
D’après les dernières informations, un des meneurs du mouvement surnommé le « dealer » a été identifié dans la vidéo. Avec cette piste, les responsables du lycée ont pu convoquer cette semaine certains parents d’élèves sur le sujet.
Des organisations de la société civile appellent à briser les tabous
Des femmes, membres de la société civile, invitent les parents à contourner les poids de la tradition pour rentrer en discussions sincères et sérieuses avec les jeunes et adolescents sur la question de la santé de reproduction.
Pour Mimi Bossou Soedjede, responsable de l’association « Précieux trésor de vie » et directrice de la Maison TV5 Monde, aujourd’hui, les parents doivent savoir que les enfants connaissent plus qu’ils ne le pensent. Ainsi, elle exhorte les tuteurs à revoir l’éducation de leurs enfants. « Il faut ramener les enfants à la raison. Le désir est naturel, mais il faut les apprendre à le surmonter. C’est tout un programme à mettre en place. Mais seulement c’est qu’on met trop de tabous autour du sexe », regrette-t-elle.
Pour sa part, Mme Dovonou Victoire, Directrice de UNFPA-Togo, propose aux parents de faire un effort pour bien encadrer les adolescents. « Un enfant, quand il grandit, au moment de l’adolescence, subit des changements hormonales et c’est naturel. Il faut quelqu’un pour le canaliser. Il y a toute une pression surtout avec l’avènement des réseaux sociaux », a-t-il souligné en ajoutant le cas des chaînes de télévisions, et des amis. « Donc si l’enfant n’a pas la bonne information à la maison, c’est la rue, les médias qui vont lui apprendre cela », a-t-elle avertit.
Par ailleurs, les élèves sont invités à prendre au sérieux leurs études et vie. Les réseaux sociaux fonctionnent comme la mémoire d’un océan qui peut vous surprendre après plusieurs années avec ce que vous avez jeté sans prudence dedans. « Il ne faut pas oublier le pouvoir des réseaux sociaux. Les publications peuvent revenir 10 ans, 30 ans après. Quand on dit élève, il faut une vision, une ambition pour avoir demain une carrière, une vie professionnelle », conseille, de son côté, Mme Tounou Adoudé, Coordinatrice du GF2D (Groupe de réflexion et d'action femme démocratie développement).
Atha ASSAN