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Grand Reportage: Elles ont l’âge d’être en classe mais se retrouvent prisonnières d’hommes dont elles deviennent la propriété. Toute leur vie a basculé en une cérémonie. Reportage à Kpalimé, (ville située à 120 km au nord-ouest de Lomé, la capitale togolaise) où le phénomène du mariage forcé et précoce est répandu notamment dans la communauté musulmane!
Khadija a passé douze longs mois de nuits blanches. A chaque fois que son mari Mourad s’approche, elle pleure. « Tous les rapports sexuels qu’on a eus sont douloureux. C’était comme s’il me viole. Je n’en ai jamais eu envie », Khadija se souvient de sa première année de mariage. Elle n’avait que 14 ans et venait juste d’avoir le Certificat d’Etude du Premier Degré (CEPD). Pour son père, il est temps de la donner en mariage, à un homme polygame de 40 ans. Dans sa communauté, la pratique est courante.
Certaines jeunes filles sont mariées par leurs parents pour s’échapper à la pauvreté, vendues presque, sacrifiées pour la survie du reste de la famille. Comme le père de Myriam, qui a marié sa fille de 14 ans à Aziz, 55 ans, pour pouvoir nourrir ses autres enfants. Monnaie d’échange, souffre-douleur corvéable, objets sexuels dans ces communautés conservatrices et religieuses où la femme n’a de valeur que laborieuse et reproductrice. Aussi rare que précieuse, il arrive parfois qu’une forme de tendresse et d’amour finisse par naître entre les deux époux. Question de chance. Traitées comme des choses, les fillettes subissent, persuadées qu’elles sont nées pour supporter. Regard fuyant, triste, vidé de toute expression ou embué de larmes… auprès de leurs époux qu’elles n’ont pas choisis, jamais elles ne sont heureuses.
«La vraie Zakia est morte»
Yeux baissés, Zakia, mère de 4 enfants, s’exprime ouvertement sur cette question pour une rare fois : « j’ai perdu tout. Ma vie, ma liberté, mes études… » Son récit est poignant et insoutenable. Elle raconte, comme si les mots, à force d’être dits, pouvaient effacer la terreur. De ses yeux, des larmes coulent en silence sur les joues. « A aucun moment de ma vie, je n’ai dit à mes parents, voici l’homme avec qui je veux me marier. C’est plutôt eux qui m’ont montré celui qui doit m’épouser. Avant même qu’ils ne m’informent, ils ont tout préparé. Dans la tradition, tu dois obéir aux ordres de tes parents. J’avais 16 ans et j’étais en classe de 5ème. J’étais encore vierge. L’homme à qui on m’a donné avait 50 ans à l’époque. C’était un homme riche. Mes parents m’ont dit qu’il peut mieux s’occuper de moi. Mais la réalité est tout autre. Cet homme m’a tout pris. 10 ans après le mariage, je n’arrive pas à m’en remettre. Je regrette surtout de n’avoir pas continué mes études, à tel enseigne que parfois, je rêve toujours que je suis en classe », relate Zakia.
La jeune femme dépérit, recluse dans une petite maison où elle cohabite avec sa belle-famille. «La vraie Zakia est morte», lâche-t-elle, doublement traumatisée. Zakia souffre non seulement de sa situation mais aussi de la disparition de l’une de ses sœurs qui a enfui depuis 10 ans le foyer conjugal pour une destination inconnue, après avoir été elle aussi mariée de force.
Des vies étouffées comme un poussin dans l’œuf
Ces unions précoces et forcées ont de réels impacts sur la vie de ces filles qui souffrent parfois de grosses dépressions. Il y en a qui tentent même de se suicider ou d’empoisonner leur conjoint. La douleur étant vraiment insupportable, d’autres finissent par se séparer de leur mari, abandonnant les enfants qui éventuellement deviennent plus tard des délinquants.
Une fois mariée, la fille ne se rend généralement plus à l’école ; les tâches domestiques et l’éducation des enfants ne lui en laissent de toute manière pas le temps. Ainsi devient-t-elle une propriété de l’époux dominateur. Son corps appartient à son mari. Ce n’est pas à elle de décider.
Souvent trop jeunes pour porter des enfants, à peine pubères, plus vulnérables aux infections sexuellement transmissibles, beaucoup de ces jeunes filles ne se remettront pas des séquelles de la grossesse ou de l’accouchement qui peut provoquer des fistules obstétricales, une forme grave d’incontinence. «Ces grossesses prématurées élèvent les taux de mortalité maternelle et infantile», estime l’Unicef.
Une jeune fille en train d’allaiter son bébé (Photo illustrative)
Source : www.pressafrik.com
Dans bien de cas, les violences et abus sexuels sont fréquents dans le foyer conjugal. Pourtant ces victimes n’osent pas en parler. Sujet tabou. Ironie du sort, les mères, ayant pour la plupart vécu la même situation dès leur jeune âge, se montrent particulièrement dures avec leurs filles pour les rendre « plus fortes ». Elles savent ce qu’elles auront à supporter mais rares sont celles qui s’y opposent, reproduisant malheureusement ce qu’elles ont vécu.
« Moi, quand mon père a voulu me donner en mariage, j’ai dit non. J’avais 13 ans et tellement le désir de continuer mes études. Mais ma mère m’a dit que je dois respecter les décisions de mon père. Elle m’a obligée à accepter le mariage. Quand je suis partie vivre au domicile de mon mari, ma mère vient de temps en temps pour me donner des conseils », révèle Azia.
Aujourd’hui, à 17 ans, cette dernière n’est plus avec son mari. Azia est devenue une mère célibataire d’une petite fille de 3 ans. Elle a claqué la porte, alors qu’elle était enceinte de trois mois. Elle n’en pouvait plus. « Je n’étais pas du tout heureuse. J’ai dû fuguer un beau matin. Après avoir passé une semaine dehors, je suis retournée chez mes parents. Arrivée, ils m’ont dit de regagner le domicile conjugal. J’ai catégoriquement refusé. Je les ai menacés de suicide. Et finalement ils m’ont laissée vivre avec eux », raconte-t-elle.
Il est presque impossible pour ces jeunes filles d’échapper en amont à leur union. Elles sont souvent arrachées au sommeil pour être mariées dans la nuit, lors d’unions célébrées en catimini. Bon nombre pleurent tout au long de la cérémonie de mariage, à l’instar de Salima. « J’ai coulé toutes les larmes de mon corps le jour là mais l’union est scellée », se rappelle la jeune femme qui a vécu un véritable enfer pendant cinq ans de mariage. Cinq années de vie de couple caractérisée par l’angoisse et la torture.
En effet, dès les premiers mois de mariage, la vie à deux devient une dure épreuve pour Salima et son mari. Moindre chose, le couple se dispute. La violence conjugale devient le sport quotidien. Mais pour les parents, aucun mariage n’a jamais été facile ; Salima doit « se soumettre » et « tout supporter ».
« Je n’ai jamais aimé cet homme. Lui non plus ne m’a jamais aimé. Il me violait toutes les nuits et me maltraitait. Un jour après une petite dispute à la cuisine, il a mis mes deux mains dans le feu à gaz. Mes doigts sont brûlés. En voici d’ailleurs les cicatrices. Malgré cela, les parents ont toujours refusé que je le quitte », larmoie Salima dont la triste histoire finira par le divorce après tant d’agressions.
Tabassée, violentée pour une énième fois, elle s’est évanouie et se réveille après trois jours, à l’hôpital. C’est suite à cette mésaventure que les leaders religieux ont finalement décidé de divorcer le couple, conformément à la tradition.
Traumatisée, Salima, affirme qu’elle ne se remariera plus jamais. Sa vie dit-elle « ne pourra plus avoir de sens ».
Des histoires poignantes comme celle-ci, Mme Ali-tagba Aridjatou, militante des droits de la femme en entend tous les jours. Elle a mis en place dans la localité, une association qui lutte contre les mariages forcés et précoces. « Le mariage forcé est très récurrent ici. Cela concerne généralement les filles qui n’ont pas encore la majorité. Les nouveaux cas nous sont signalés chaque fois. Mais ceci n’est que la partie émergée de l’iceberg », assure la militante des droits de la femme.
Victime hier, activiste aujourd’hui
Victime elle-même du mariage forcé, quand elle avait 16 ans, Mme Ali-TAGBA Aridjatou veut contribuer à mettre fin à cette pratique.
« J’étais victime moi-même du mariage forcé et j’ai jugé utile de faire quelque chose pour venir à bout de fléau. En 1982, je faisais la classe de première quand on m’a fait sorti des bancs pour me marier de force. Je brillais en athlétisme et je participais à des concours régionaux. J’étais toujours gagnante. A l’école aussi, j’étais tout le temps parmi les meilleurs. Pourtant, mon père soutenait qu’une fille à l’école, ça n’aboutira à rien. Cette année-là, après le premier trimestre, je n’ai plus continué. J’avais 17 comme moyenne. Mon papa m’a dit qu’on doit aller en congé au village. Arrivée, on m’apprend que c’est là qu’on doit me faire la cérémonie de mariage. Tout est allé vite. Le mariage était célébré par les deux familles en l’absence de mon époux. Quelques jours plus tard, on m’a ramenée dans sa maison ici à Kpalimé. Il était en voyage. J’ai trouvé 2 femmes à la maison qui peuvent avoir l’âge de ma mère. Je suis la troisième. Je suis restée chez mes coépouses. Quand mon mari est de retour du voyage, on me l’a présenté. C’était le jour-là que je l’ai vu pour la première fois. J’avoue que les six premiers mois passés chez lui sont les moments les plus durs de ma vie. Je ne me retrouvais pas. Je suis tombée malade et hospitalisée pendant un mois et demi», relate-t-elle.
Et de poursuivre : « après la naissance de mon premier enfant, je me suis engagée à prendre ma vie en main. J’ai alors ouvert un petit commerce. A un moment, j’ai pris la décision de prendre des cours de remise de niveau. Malgré le refus de mon mari, j’ai insisté. En 1999, on cherchait, des personnes qui pouvaient travailler comme agents de santé communautaires. Et j’étais repéré, compte tenu de mon niveau d’étude. A l’issue d’un examen, après d’intenses formations, j’étais déclarée première, et recrutée comme agent communautaire. Quand j’ai commencé par travailler, j’ai eu l’idée de mettre en place avec 12 autres femmes, l’Association des Femmes Musulmanes pour l’Education et le Développement (AFMED). Une organisation créée le 11 Septembre 2007 et qui vise à éradiquer les mariages forcés, précoces, les violences basées sur le genre et contribuer à l’épanouissement de la femme. »
A travers cette association, Mme Aridjatou fait entendre sa voix, pour changer les mentalités. Elle fait des sensibilisations via des émissions radiophoniques. Quand elle est au courant d’un projet de mariage forcé dans la localité, elle intervient, y met fin et renvoie les filles à l’école ou en apprentissage.
« Comme nous intervenons sur les radios, nous laissons nos coordonnées et adresses et des gens nous contactent généralement quand ils sont au courant d’un projet mariage forcé. Parfois, ce sont les victimes elles-mêmes qui viennent vers nous. Et nous faisons tout pour mettre fin au mariage. Nous réussissons à convaincre les parents qui au final comprennent les inconvénients du mariage forcé et précoce. Parfois cela prend beaucoup de temps et dans certains cas, nous gardons les filles chez nous jusqu’à ce que les parents fléchissent », explique –t-elle.
La fondatrice de l’ONG AFMED en discussion avec une famille sur le cas d’une victime
Source : ONG AFMED
Pour gagner le pari, l’association travaille en collaboration avec les services étatiques notamment le ministère de la femme et de l’action sociale, l’autorité judiciaire, les forces de sécurité et la chefferie traditionnelle pour mener ensemble ce combat. «Nous faisons preuve de la diplomatie pour dissuader les parents. Au cas où les familles sont réticentes, nous faisons appel à la justice puis le tour est joué», se réjouit, la fondatrice d’AFMED.
Par ailleurs, la structure a mis en place un programme d’alphabétisation pour l’épanouissement de la femme dont les cours se font gratuitement tous les mercredis et les dimanches soirs. Au total 433 femmes ont bénéficié à ce jour de ce programme d’alphabétisation. Pour Mme Aridjatou « il est important d’éduquer les femmes », car dit-elle « c’est l’ignorance qui contribue à cette pratique.» Primé pour son engagement en Mars 2019, par l’organisation Agir Ensemble pour l’Afrique, Mme AliTagba Aridjatou compte créer un centre d’écoute pour les femmes victimes des violences basées sur le genre pour poursuivre son combat qui a de réels impacts.
« Depuis 2012, nous avons avorté au total 35 projets de mariages précoces et forcés. Nous accompagnons aussi les fillettes sauvées du mariage à continuer leurs études ou aller en apprentissage, afin qu’elles réussissent dans la vie», informe-t-elle.
ANNEE | Nombre de Mariages (précoce et forcé) annulés par l’ONG AFMED |
2012 | 02 |
2013 | 05 |
2014 | 07 |
2015 | 04 |
2016 | 06 |
2017 | 03 |
2018 | 03 |
2019 | 02 |
2020 | 03 |
Total | 35 |
Statistiques détaillés
Source : ONG AFMED
Au nombre des jeune filles accompagnées par l’association, figure Zakia. Elle était en première, quand son mariage a été annulé. Aujourd’hui, elle a en poche son Bac D et fait l’université. Nous l’avons rencontrée. Elle évoque la plus grande victoire de sa vie.
« Cette structure s’est vraiment battue pour moi. A un moment, la fondatrice m’a hébergée chez elle pendant 12 jours parce que mes parents ne voulaient pas changer d’avis. Elle a fait appel au service des affaires sociales qui ont rencontré ma famille. Avec toute cette histoire, j’ai échoué au Bac en 2016 et c’est l’année suivant que je l’ai eu. Présentement je suis en 3ème année à la Faculté des Sciences Economiques et de Gestions (FASEG). Parallèlement je prépare le concours d’admission à l’Ecole Nationale des Assistants Médicaux (ENAM), car je nourris d’ambition de devenir assistante médicale. Je suis très fière de mon parcours. C’est ma plus grande victoire. Mes parents sont aussi aujourd’hui contents de moi et expriment leur regret », dit Zakia, visiblement reconnaissante.
L’étudiante saisit cette occasion pour inviter les familles à abandonner cette pratique inhumaine, interdite en réalité par la loi.
Mariage précoce et forcé, une violation des droits humains
Le mariage d’enfants est une violation des droits humains fondamentaux des filles, y compris leur droit de choisir si elles veulent se marier, quand et avec qui elles souhaitent se marier.
Selon M. Kossi Tiassou, défenseur des droits de l’enfant, militant dans une association de la place, plusieurs instruments africains des droits humains auxquels le Togo a ratifié condamnent le mariage d’enfants. Ce sont entre autres : la charte africaine des droits et du bien-être de l’enfant (article 21), le protocole de la charte africaine de droits de l’homme et des peuples relatifs aux droits des femmes en Afrique (article 6), la Charte africaine de la jeunesse (article 8).
« Le mariage d’enfants comprend toute union légale, religieuse ou coutumière impliquant un garçon ou une fille de moins de 18 ans, et tout mariage conclu sans le libre et plein consentement des deux époux. Cette définition s’appuie sur la Convention internationale des droits de l’enfant et la charte africaine des droits et du bien-être de l’enfant, qui définit l’enfant comme tout être humain âgé de moins de 18 ans », explique-t-il.
Avant d’ajouter que « la convention Universelle des droits de l’homme, définit le mariage précoce comme étant une atteinte aux droits fondamentaux de la personne, notamment à sa liberté et à son intégrité physique ».
Au Togo, le mariage forcé de l’enfant, est aussi interdit par l’article 267 du Code de l’enfant qui fixe l’âge de la nuptialité à 18 ans révolus. La pratique est punie par un (01) à (03) trois ans d’emprisonnement et une amende de cent mille (100.000) à un million (1.000.000) FCFA.
Par ailleurs, les dispositions de l’article 43 du Code togolais des personnes et de la famille stipulent que « l’homme et la femme choisissent librement leur conjoint et ne contractent le mariage que de leur libre et plein consentement ». Le texte précise, en écho aux différents mécanismes internationaux de protection des enfants et des mineurs, que « l’homme et la femme avant dix-huit ans ne peuvent contracter mariage». De fait, au Togo où la majorité est fixée à 18 ans, tout mariage contracté avant cet âge est considéré comme précoce.
Malgré tout cet arsenal juridique, le mariage forcé et précoce persiste dans le pays au détriment de la légalité. Selon les résultats d’une enquête (enquête à indicateurs multiples (MICS4), les taux des mariages forcés de l’enfant au Togo sont de 37% dans les zones rurales contre 19% dans les zones urbaines.
Le phénomène se justifie par des contraintes sociales, culturelles et religieuses.
Kpalimé se trouve au cœur de la la région des plateaux, à 120 km au nord-ouest de Lomé, la capitale togolaise
Du poids socio-culturel
« Préserver la virginité de la fille avant le mariage » ; « éviter les grossesses hors mariage » ; « réduire les charges de la famille et de la fille » ; « maximiser la fécondité de la fille » ; « ne pas déshonorer la famille de la fille » ; « renforcer les liens entre deux familles» ; « rembourser une dette contractée par les parents de la fille » ; « donner les filles contre les biens et l’argent » sont entre autres les raisons évoquées pour justifier le mariage précoce et forcé, selon les résultats de l’enquête MICS4, citée plus haut.
Pour M. Georges Atéma, juriste, d’autres facteurs notamment d’ordre politique et juridique justifient en outre, ce phénomène à savoir « la faible application des textes juridiques relatifs aux droits des enfants, la faible connaissance des droits des enfants, l’insuffisance de vulgarisation des textes juridiques relatifs aux droits des enfants et de la femme, la faible portée des actions de lutte contre la pratique ».
L’éducation, seul remède à cette barbarie ?
En tout cas, c’est ce que pensent certains acteurs comme Solange Agbétifa, féministe. Selon elle, l’éducation des filles, mais aussi des garçons, est le seul remède à ce fléau. « C’est l’unique moyen d’inverser ce cercle vicieux entretenu par l’ignorance», préconise-t-elle.
Komlan Awoklou, juriste de son côté évoque la rigueur dans le respect de la loi comme piste de solution. « Le Togo dispose de bons textes en la matière mais n’impose pas la rigueur de la loi. C’est aux autorités de faire respecter les textes », insiste-t-il.
Moussa Machouri, étudiant quant à lui affirme qu’il faut plutôt impliquer fortement « les leaders religieux dans cette lutte, en les sensibilisant au mieux, pour faire reculer ce drame ».
Et vous, quelles solutions proposez-vous contre cette pratique ?
Reportage signé Hélène DOUBIDJI
Pour la plupart des victimes, nous avons utilisé les prénoms d’emprunts à la demande des concernées.
Ce reportage est réalisé en Août 2020 et publié pour la première fois le 9 Septembre 2020. Il a été primé en Décembre 2020, « Grand prix régional du journalisme sensible au genre, catégorie presse en Ligne », par l’institut Panos.
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