Les questions de violences basées sur le genre (VBG) ne doivent en aucun cas être traitées à l’amiable. C’est ce que conseille, M. Roger Affanou, assistant social à l’Association togolaise pour le bien-être familial (ATBEF).
Selon l’assistant social, gérer les violences basées sur le genre avec légèreté ne mettra pas fin au mal. « Si on procède ainsi, les futurs auteurs ne sont pas dissuadés parce qu’ils diront que lorsque je vais commettre ce forfait on va toujours le régler à l’amiable. C’est pourquoi il est très important de dénoncer des cas de violences basées sur le genre, parler de ces violences et punir les auteurs », a fait savoir M. Roger Affanou tout en précisant que les VBG laissent souvent « des séquelles indélébiles sur les victimes ».
En effet, l’ATBEF participe à la réduction des VBG depuis six mois dans le canton de Baguida à travers le projet ‘’Renforcer la riposte des jeunes filles, des femmes et des leaders communautaires dans la prévention et la réponse aux violences basées sur le genre dans les zones Baguida et Gbétsogbé » financé par le Fonds Canadien d’Initiatives Locales (FCIL). Les réalisations du projet ont été partagées le vendredi 26 février 2021 en présence des autorités locales, des entités étatiques, la gendarmerie, des infirmiers et journalistes.
« Nous avons mis en place des cellules locales censées lutter contre les violences basées sur le genre dans les localités d’implémentation du projet. Ces comités sont composés d’hommes et de femmes qui travaillent sur le terrain et nous rapportent des cas de VBG. Avec le travail des comités nous avons pu assister 23 survivantes dont 10 jeunes filles. La plupart des cas sont des VBG, violences sexuelle, physique et économique. En plus de cela nous avons renforcé la capacité logistique du centre social de Baguida pour rendre disponible les données en matière de VBG dans la localité », a exposé M. Roger Affanou.
Présent à la rencontre, Togbui Kokouvi Kétowotsa Yovo V, président des chefs traditionnels du canton de Baguida, n’a pas manqué d’extérioriser sa satisfaction. « Nous avons reçu des informations sur des formes de violences que subissent les femmes, les jeunes filles et surtout les enfants en particulier dans le canton de Baguida. Ce sont des choses que nous avons beaucoup ignorées et aujourd’hui avec l’appui de l’ATBEF et les cellules localement mises en place nous comprenons que ces formes de violences ne sont pas bonnes pour l’émancipation des femmes et jeunes filles. Nous avons reçu des documents juridiques que nous allons parcourir pour s’imprégner des textes et des lois pour ne plus régler ces genres de questions à l’amiable », a-t-il affirmé.
Il est à noter qu’en matière de VBG, Baguida est classé zone rouge parmi les 11 cantons que compte la préfecture du Golfe.
Atha ASSAN