Le collectif des expropriés pour l’extension du Parc Industriel d’Adetikope (PIA) réclame une indemnisation juste qui couvre l’intégralité du préjudice (direct, indirect, matériel, psychologique) causé par cette expropriation afin qu’elle puisse se retrouver dans un état matériel nouveau équivalent à celui qu’elle aura perdu. Les responsables de ce collectif l’ont fait savoir ce dimanche 28 mars 2021 au cours d’une rencontre avec les professionnels de médias.
Selon Magloire Attoh Mensah, président du collectif des expropriés pour l’extension du parc industriel d’Adetikope (PIA), depuis le 28/05/2020, par signature du décret N°2020-041/PR du 28/05/2020 déclarant l’utilité publique et autorisant les travaux d’extension du site du parc industriel d’Adétikopé , la population expropriée, dans un esprit de patriotisme et d’adhésion a accepté de céder , sans résistance, leurs terrains , immeubles et biens au profit de l’intérêt national.
Malheureusement poursuit-il, dix mois après cette décision, la population constate avec amertume que tout le processus d’expropriation se déroule dans « une opacité totale ».
« Actuellement, la phase de négociation a commencé avec les populations de la zone dite d’urgence sans aucune information sur les rubriques de l’évaluation pour une indemnisation juste. Il est déplorable que les propriétaires de parcelles de terres et immeubles soient invités par appel téléphonique à la préfecture d’Agoè-Nyivé pour information sur leur situation. Curieusement, après cette information, la commission ad-hoc propose aux populations la signature des PV de cessions, préalablement dressés sans qu’elles n’aient la chance d’émettre leurs avis ou opinion » a expliqué Magloire Attoh Mensah.
Ce dernier a précisé que « le montant dérisoire proposé à la population sous prétexte qu’elle vit dans un bas-fond n’est pas de nature à garantir l’intérêt de la population expropriée déjà traumatisée et inquiète sur son devenir. Par exemple,le montant proposé est de 2 500 000 pour le lot dans la zone dite marécageuse et 4 800 000 le lot pour la zone non marécageuse ; alors que selon la valeur vénale cadastrale, la zone urbaine d’Adétikopé est à 10 millions le lot et 5 millions dans la zone périurbaine, tout en sachant que les terrains coûtent plus cher que la valeur vénale ».
Ainsi, les populations expropriées demandent aux autorités de prendre en compte entre autres le prix du mètre carré sur la base de la valeur réelle de vente de terrain selon les différentes zones identifiées, de donner un tableau détaillé sur le montant des indemnités proposées en lieu et place d’un montant global, revoir le délai fixé aux propriétaires de la zone d’urgence pour libérer leurs domaines où maisons , car le délai de 2 à 4 semaines est trop approximative, prévoir une indemnité de location d’un an pour les personnes se situant dans la zone d’urgence, rappeler les personnes ayant déjà signées sous intimidation avec reconsidération des nouvelles bases de calculs.
Rachel Doubidji