Le président du Parti des Togolais, Nathaniel Olympio s’inscrit dans une démarche politique inverse à la lutte engagée par la classe politique de l’opposition depuis les années 90. L’opposant dessine un nouveau schéma pour provoquer l’alternance au Togo.
Selon Nathaniel Olympio, les difficultés que les partis politiques de l’opposition rencontrent dans le combat politique au Togo jusqu’à ce jour, résident dans la nature de la lutte elle-même. « Il y a des partis politiques, des organisations de la société civile, des individus qui n’appartiennent à aucune organisation ; et nous aspirons tous à un changement. Donc, nous ne devons pas mettre beaucoup plus en avant nos organisations par rapport à l’objectif que nous voulons atteindre. C’était une conception qu’on avait de la lutte en mettant en avant les organisations. Il faut se défaire de ça et mettre en avant l’objectif que nous voulons atteindre ; d’où le projet politique dont nous parlons », a-t-il souligné.
Cette lutte, précise l’opposant, n’a rien à avoir avec le poids des partis politiques. « C’est le poids qui fait que les partis se battent les uns contre les autres. Sortons de ce schéma et disons que nous recherchons un Togo dans lequel nous voulons tous vivre et battons-nous pour cela indépendamment de la forme de l’un ou de la force de l’autre. La force des partis n’a d’importance que si nous sommes dans une situation éthique, une compétition légitime qui soit équilibrée pour tout le monde. Nous ne sommes pas dans cette considération donc le poids des partis politiques n’a aucune importance. Aujourd’hui, nous devons sortir de ce schéma de 1990 qui avait retenu qu’il faut aller à l’élection, gagner l’élection pour changer le Togo. Pendant trente ans, cela n’a pas fonctionné », a rappelé l’opposant.
Nathaniel Olympio ne trouve pas nécessaire les dialogues politiques engagés
Pour Nathaniel Olympio, face à un régime qui fondamentalement « ne veut pas donner la démocratie », les libertés publiques, le dialogue n’est qu’une diversion. « Le dialogue n’a d’intérêt que s’il est mené sur un terrain sain c’est à dire où nous avons la certitude que les différents partis veulent arriver à un accord d’intérêt général mais si le dialogue est une ruse pour démobiliser la population, s’il devient un instrument de division de l’opposition, en ce moment-là on ne peut rien obtenir. C’est pour cela que depuis trente ans, il y a eu près de trente dialogues et on a rien obtenu. Il faut en tirer les conséquences », a-t-il dit.
Les conséquences, poursuit l’opposant, c’est de pouvoir se mettre d’accord sur le Togo dans lequel on veut vivre. « C’est demain qui est important, ce n’est pas le passé que voulons-nous. Je milite pour une démarche beaucoup plus constructive qui met les gens ensemble au lieu de les opposer les uns aux autres. Il faut se rassembler autour des idées, autour des méthodes. Nous devons travailler sur un projet précis qui va être un projet fédérateur, si nous sommes fédérés autour d’un projet, il y aura moins de division dans l’opposition », affirme Nathaniel Olympio.
Par ailleurs, le président du Parti des Togolais réitère qu’aucune élection dans les conditions actuelles ne changera rien dans la vie des Togolais. « Il faut laisser de côté les ambitions légitimes des partis politiques de conquérir le pouvoir par les urnes », a-t-il dit.
Atha ASSAN