« Améliorer la santé de l’Afrique en Afrique », c’est le thème central d’une rencontre virtuelle organisée par le Partenariat pour la santé de la mère, du nouveau-né et de l’enfant (PMNCH), ce mercredi 22 Septembre 2021. Divers sujets ont été abordés au cours de ce dixième Petit-déjeuner annuel, entre autres, des effets de la pandémie du coronavirus, l’inégale répartition des doses de vaccin, l’accès difficile aux soins de santé, l’abandon des classes et le mariage précoce des jeunes filles.
Selon la Directrice Exécutive de l’ONUSIDA, Winnie Byanyima, la pandémie du coronavirus porte des coups durs au continent africain. Déjà, affirme-t-elle, « 10 millions de filles ont abandonné l’école pour se marier ». A cela, s’ajoute le cas des millions d’enfants qui n’ont pas accès à la vaccination de base ou de routine.
En effet, le coronavirus n’a fait qu’augmenter les maux dont souffraient déjà la population africaine. En 2019, 64 pays du continent dépensaient plus dans le paiement de la dette extérieure que dans la santé. Même avec la suppression ou l’allègement de la dette décidé par certains partenaires, les ressources disponibles n’étaient pas suffisantes pour faire face à la crise. Toutefois, le continent doit tirer toutes les leçons possibles pour s’en sortir plus docile et être prêt à affronter d’éventuelles pandémies. Une des stratégies pour vaincre le coronavirus, conseille Mme Winnie Byanyima, est d’appliquer celle adoptée avec la pandémie du SIDA. Or, regrette la directrice exécutive de ONUSIDA, il y a une sorte « d’apartheid » du vaccin du Covid-19. Moins de 3 % des adultes en Afrique sont entièrement vaccinés, tandis que 75 % de l’offre mondiale de vaccins est détenue par seulement 10 pays dont aucun en Afrique. Il serait bien d’augmenter la production des doses et garantir un accès équitable à tous les citoyens du monde. Ainsi, un appel est lancé au respect des droits humains avec une attention particulière aux femmes et aux enfants.
Des héros de la santé universelle
Saisir l’opportunité de cette pandémie pour devenir des héros de la santé universelle. La proposition est venue de la Présidente de l’Estonie et championne mondiale des Nations Unies pour Chaque Femme Chaque Enfant, Dr Kersti Kaljulaid. Elle suggère de saisir l’occasion pour investir dans des systèmes de santé robuste, de qualité et abordable. « Je soutiens la santé pour tous. Je soutiens les soins de santé pour tous », a-t-elle lancé.
Il est à noter que plusieurs pays sur le continent ont déjà pris des engagements ou mettent en œuvre des initiatives pour améliorer la santé de la mère et de l’enfant notamment en ce qui concerne la gratuité des soins. On peut citer entre autres le Nigéria, le Libéria, le Burkina-Faso et le Togo.
L’essentiel, a précisé Chrissie Kanyasho, député et ministre de la santé du Malawi, est d’assurer que les femmes et les enfants sont les priorités au moment des soins de santé.
Atha ASSAN