Le gouvernement de la République du Mali a informé l’opinion nationale et internationale que l’ambassadeur de France à Bamako, son excellence Joël Meyer, a été convoqué par le ministre des Affaires étrangères et de la coopération internationale et qu’il lui a été notifié la décision du gouvernement qui l’invite à quitter le territoire national dans un délai de 72 heures.
Les récentes relations tendues entre la junte au pouvoir au Mali et la France ont soulevé des questions sur l’avenir de la présence militaire française et européenne dans ce pays d’Afrique de l’Ouest. Surtout après la prolongation de la période de transition proposée par les militaires maliens, l’appel au groupe russe Wagner et l’échec des forces françaises à éliminer le terrorisme et rétablir la sécurité après de nombreuses années de présence sur les terres maliennes.
La France, l’Union européenne et les États-Unis tentent en vain de faire pression sur le groupe militaire au pouvoir au Mali, ce qui a poussé la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) à imposer des sanctions économiques et diplomatiques contre le Mali à la mi-janvier.
En effet, les autorités maliennes dominées par les militaires ont décidé d’expulser l’ambassadeur de France, dans une nouvelle escalade de la brouille entre Bamako et Paris, a annoncé lundi la télévision d’Etat.
Les autorités maliennes ont justifié cette décision par les récentes déclarations hostiles de responsables français à leur encontre comme Jean-Yves Le Drian. Ce dernier a estimé dans une récente déclaration que les mercenaires de la sulfureuse société paramilitaire russe Wagner ont déjà commencé à piller le Mali mais ne cherchent pas à remplacer la France et les pays européens dans le Sahel.
De l’autre côté, la ministre des Armées Françaises, Florence Parly, a constaté que les conditions de l’intervention française au Mali qu’elle soit militaire, économique, politique, sont rendues de plus en plus difficiles, et leur présence sur le territoire malien ne pourra pas être à n’importe quel prix.
Des déclarations furent bientôt répondues de la part des dirigeants du Mali qui savent ce qui est bon pour leur pays vis-à-vis duquel ils exigent le respect par tous.
« Nous sommes reconnaissants des efforts consentis par nos partenaires dans notre pays. Le peuple malien n’est pas ingrat. Cependant, nous n’acceptons pas qu’on nous piétine, qu’on nous méprise. Notre dignité n’est pas négociable », a notamment dit Choguel Kokalla Maïga, dans un discours prononcé lors du lancement du Festival panafricain de la cotonnade (Fepac), samedi à Kita, dans le sud-ouest du pays.
Cette convocation marque un nouveau durcissement des tensions entre le Mali et la France, l’ancienne puissance coloniale engagée militairement au Mali et au Sahel depuis 2013. Les relations n’ont cessé de se détériorer depuis que des colonels ont pris par la force en août 2020 la tête de ce pays plongé depuis 2012 dans une profonde crise sécuritaire et politique.