Après sa prise de fonction à la tête de la Commission de l’Union Économique et Monétaire Ouest Africaine (Uemoa) durant la période 2021-2025, le Collège des Commissaires de l’Union s’est doté d’un instrument de planification et de pilotage de ses interventions phares. Il s’agit du Cadre d’Actions Prioritaires de la Commission de l’Uemoa 2021-2025, baptisé «CAP 2025 ». Une vision adossée à des objectifs stratégiques, déclinés en trois axes.
Le « CAP 2025 », selon le collège des Commissaires, traduit les ambitions et l’engagement du collège en termes de réalisations et de résultats objectivement mesurables à l’horizon 2025, qui permettront ainsi d’apprécier les progrès accomplis dans le processus d’intégration de l’Union.
Pour le Président de la Commission de l’Uemoa, M. Abdoulaye DIOP, il s’agit d’un outil qui trace la vision de l’union pour les quatre (4) années à venir afin que « ses actions soient visibles pour une Uemoa des peuples ».
Le Collège s’est en effet fixé des priorités structurantes, des objectifs stratégiques et des résultats à atteindre, tant au regard des missions assignées par le Traité modifié de l’Union, des orientations des hautes Autorités qu’à la lumière des enjeux et défis actuels auxquels font face la Commission et les États membres de l’Union.
Cet instrument de pilotage institutionnel et d’engagement est décliné en 3 grands axes notamment « l’approfondissement des bases de l’intégration économique », « l’amélioration de l’efficacité des interventions sectorielles » et « la consolidation de la gouvernance institutionnelle ».
En ce qui concerne le premier axe (approfondissement des bases de l’intégration économique), la Commission de l’UEMOA entend réaliser sept (7) actions phares. On peut citer la mise en place du régime de la Libre Pratique au sein de l’UEMOA; le renforcement des capacités opérationnelles des structures de mise en œuvre des règles de la concurrence ; la mise en place d’un fonds de stabilisation au sein de l’Union. La commission prévoit également produire et valoriser des statistiques régionales (rénovation IHPC, MCS et MEGC, BDSM) ; développer des infrastructures performantes de transport et de transit, promouvoir le transport multimodal et appuyer à la gestion sécurisée des frontières dans l’espace UEMOA.
S’agissant du deuxième axe (amélioration de l’efficacité des interventions sectorielles), en termes de grandes actions prévues figurent la contribution à la mise en place des pôles de compétitivité industrielle ; le développement des pôles énergétiques ; le développement de l’offre des services numériques ; le développement de pôles régionaux de (la) formation et de (la) recherche dans l’espace UEMOA. Il y a aussi au programme, la mise en place d’un mécanisme d’intervention en matière de prévention et de gestion des épidémies au sein de l’espace UEMOA ; l’opérationnalisation du mécanisme de promotion des entreprises et industries culturelles et créatives ; la promotion de l’agriculture durable ; le renforcement de la sécurité alimentaire et nutritionnelle ; le renforcement de la résilience des populations face aux aléas et au changement et climatique et le renforcement de la résilience des populations
Par rapport au troisième et dernier axe (consolidation de la gouvernance institutionnelle), six (6) actions seront conduites. Il s’agit de la mise en place et l’opérationnalisation des outils de pilotage stratégique ; la poursuite de la mise en œuvre du budget programme ; la valorisation et le renforcement des compétences internes ; le renforcement des mécanismes de mobilisation et de gouvernance des ressources financières ; le renforcement des capacités de mobilisation des partenariats et d’absorption des ressources extérieures ; la mise en place de dispositifs de pilotage et de suivi des politiques, programmes et réformes.
L’atteinte de ces différents objectifs vise l’édification en Afrique de l’Ouest d’un espace économique harmonisé et intégré, au sein duquel est assurée une totale liberté de circulation des personnes, des capitaux, des biens, des services et des facteurs de production, ainsi que la jouissance effective du droit d’exercice et d’établissement pour les professions libérales, de résidence pour les citoyens sur l’ensemble du territoire communautaire.
Du fondement du CAP 2025
L’élaboration du CAP 2025 trouve ses fondements dans le Traité modifié de l’UEMOA qui, en son article 4, fixe la raison d’être de l’Union à travers les cinq (5) objectifs suivants :
- renforcer la compétitivité des activités économiques et financières des États membres dans le cadre d’un marché ouvert et concurrentiel et d’un environnement juridique rationalisé et harmonisé ;
- assurer la convergence des performances et des politiques économiques des États membres par l’institution d’une procédure de surveillance multilatérale ;
- créer entre les États membres un marché commun basé sur la libre circulation des personnes, des biens, des services, des capitaux et le droit d’établissement des personnes exerçant une activité indépendante ou salariée, ainsi que sur un tarif extérieur commun et une politique commerciale commune ;
- instituer une coordination des politiques sectorielles nationales, par la mise en œuvre d’actions communes et éventuellement de politiques communes notamment dans les domaines suivants : ressources humaines, aménagement du territoire, transports et télécommunications, environnement, agriculture, énergie, industrie et mines ;
- harmoniser, dans la mesure nécessaire au bon fonctionnement du marché commun, les législations des États membres et particulièrement le régime de la fiscalité.
Selon le collège des commissaires, la nécessité d’avoir cet outil était urgent dans le mesure où les différents documents qui servaient de cadre d’actions à la Commission, notamment « L’UEMOA en 2020 », le « Plan Stratégique de la Commission 2011-2020 » et la « Feuille de route 2017- 2021 » ont fait leur chemin.
Définir un Cadre d’Actions Prioritaires pour la période 2021-2025 (CAP 2025) comme boussole s’est donc révélé être un impératif et un choix judicieux pour la Commission de l’UEMOA qui évolue dans un environnement confronté à des défis majeurs : économique, sanitaire, sécuritaire ».
Faut-il le souligner, la réalisation du CAP 2025 nécessite des actions fortes, des efforts soutenus de la part des Organes et Institutions de l’Union ainsi que des États membres.
Pour rappel, le Collège des commissaires a été nommé par Acte additionnel N°02/2021/ CCEG/UEMOA du 14 avril 2021 de la Conférence des Chefs d’État et de Gouvernement de l’Union et a pris fonction le 10 mai 2021.
Hélène DOUBIDJI